Les figures de style
Dans cet article, vous trouverez :
Une brève explication des figures de style (ou figures de rhétorique) les plus connues. et qui sont généralement proposées lors des examens du BAC ;
Un exercice sur les figures de styles de façon générale ;
Un corrigé des exercices proposés
Qu’est -ce qu’une figure de style?
Une figure de style est une manière de parler différemment. C’est un procédé d’expression qui vise à produire un effet, une impression : émouvoir, séduire, convaincre, attirer l’attention…Les figures de style constituent des écarts par rapport aux moyens habituels d’expression. Elles relèvent de l’art de parler, ou rhétorique. On trouve les figures de style aussi bien dans la langue de tous les jours, que dans la presse, la publicité et les textes littéraires.
Les types de figures de style
On distingue plusieurs figures de style, regroupées comme suit:
les figures d’analogie: elles établissent des relations entre des éléments;
les figures de substitution :elles désignent un élément sous une autre dénomination ;
les figures d’opposition: elles mettent en valeur des oppositions ou des contrastesentre des éléments;
les figures d’insistance et d’atténuation :elles mettent en valeur un élément
Quelques figures de style souvent rencontrée dans les formes poétiques.
L’acrostiche :
Se définit comme le fait que dans un poème ou dans une strophe les lettres qui débutent chaque vers (parfois les mots débutant chaque vers) composent un mot (ou des phrases) lorsqu’ils sont lus verticalement.
Exemple : VILLON
Vous portâtes, digne Vierge, princesse,
Iésus régnant qui n’a ni fin ni cesse.
Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,
Laissa les cieux et nous vint secourir,
Offrit à mort sa très chère jeunesse ;
Notre Seigneur tel est, tel le confesse :
En cette foi je veux vivre et mourir.
François Villon, Le Grand Testament
L’anaphore :
Se définit comme la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots en début de vers ou de phrase.
Exemple :
« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Louis Aragon, « Strophe pour se souvenir », Le Roman Inachevé.
L’antithèse :
Etablit une relation d’opposition entre deux éléments d’un énoncé, en respectant les règles de la logique.
Exemple : « L’on confie son secret dans l’amitié ; mais il échappe dans l’amour » (La Bruyère)
L’apostrophe oratoire :
Consiste à s’adresser à un interlocuteur absent.
Exemple : « J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime » (Baudelaire)
Exemple : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours » (Lamartine)
Le chiasme :
Reprend en les inversant des éléments couplés (symétrie en miroir (AB/BA))
Exemple : « Ces yeux mystérieux ont d’invincibles charmes » (Baudelaire)
(Couplage grammatical : Nom-Adj/Adj-nom)
La comparaison :
Met en relation un comparant et un comparé à l’aide d’un outil de comparaison (comme, ainsi que, pareil à, tel…).
Exemple : Tes yeux brillent comme un soleil.
La métaphore :
Met en relation un comparant et un comparé sans l’aide d’un outil de comparaison. Elle s’appuie sur un de leur point commun qui est ainsi mis en avant.
In praesentia : présence du comparant et du comparé : La jeunesse est le printemps de la vie.
In absentia : Présence uniquement du comparé : La jeune fille est au printemps de sa vie.
La métonymie :
Est une figure complexe qui prend parfois la forme d’une « métonymie matérialisante » exprimant un principe abstrait par une manifestation concrète (effet pour la cause).
Ex : Elle nous quitta pour la tombe (=mort). (Hugo)
L’oxymore :
Etablit une relation d’opposition entre deux éléments d’un énoncé, fondée sur une apparente contradiction logique.
Exemple :
« Je suis le parfum
Vivant et défunt
Dans le vent venu » (Valéry)
Exercice : Identifiez la figure de style qui figure dans chaque phrase
1. Elle a une langue de vipère.
2. L’avion est tel un oiseau perdu dans le ciel bleu.
3. La petite fleur ouvre ses bras et esquisse un joli sourire.
4. Elle versait des torrents de larmes.
5. Il se conduit comme un fou.
6. Ses cheveux, on dirait une forêt amazonienne.
7. Le pays était plongé dans des ruisseaux de sang.
8. Le ciel était un plafond de diamants rayonnants.
9. Notre maison était triste, je croyais entendre ses plaintes.
10. Une peur bleue s’empara de lui, ses cheveux se hérissèrent et il se mit à claquer des dents.
11. L’os est brisé, fracturé, disloqué.
12. Ce bruit aurait réveillé un mort !
13. Le vent hurlait sous les portes.
14. Ton cœur est un coffre-fort.
15. Le ciel était clair, mes pensées étaient sombres.
16. Tes yeux sont deux poèmes qui se lisent en silence.
17. Je vous l’ai déjà répété cinquante millions de fois.
18. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, …
19. Il nage dans un océan de bonheur.
20. Elle était aussi belle que la lune.
Réponse
1. Métaphore.
2. Comparaison.
3. Personnification.
4. Hyperbole.
5. Comparaison.
6.Comparaison.
7. Hyperbole.
8. Métaphore.
9. Personnification.
10. Gradation.
11.Gradation.
12. Hyperbole.
13. Personnification.
14. Métaphore.
15. Antithèse.
16.Métaphore.
17. Hyperbole.
18. Anaphore/gradation.
19. Hyperbole.
20. Comparaison.
Vidéo explicative
Pièces jointes
Exemples des figures de style dans Antigone
1-Maintenant, tout est déjà rose, jaune, vert. C’est devenu une carte postale. (Métaphore).
2-Le jardin dormait encore. (Personnification)
3-C’est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. (Personnification)
4-J’ai glissé dans la campagne sans qu’elle s’en aperçoive. (Personnification)
5-Ah ! C’est du joli ! C’est du propre ! (Antiphrase)
6-Allons, ma vieille bonne pomme rouge. (Métaphore)
7-Et il y aura les gardes…avec leur regard de bœuf. (Métaphore)
8-Tu penses que toute la ville hurle contre toi…C’est assez, (Métonymie)
9-je suis noire et maigre. Ismène est rose et dorée comme un fruit. (Antithèse/ Comparaison)
10-Et tu risques la mort maintenant que j’ai refusé à ton frère ce passeport dérisoire, ce bredouillage en série sur sa dépouille, cette pantomime dont tu aurais été la première à avoir honte et mal si on l’avait jouée. (Métaphore)
11-Ni pour les uns, ni pour ton frère ? (Parallélisme)
12-J’ai le mauvais rôle et tu as le bon. (Antithèse)
13-Tu as toute la vie devant toi….Tu as ce trésor, toi, encore. (Métaphore)
14-La vie, c’est un livre qu’on aime, c’est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu’on tient bien dans sa main.(Métaphore)
15-On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent. (Comparaison)
16-Tu es en train de défendre ton bonheur en ce moment comme un os. (Comparaison)
17-c’est vous qui êtes laids, même les plus beaux. (Antithèse)
18-Allons vite, cuisinier, appelle tes gardes ! (Métaphore)
19-Tu as choisi la vie et moi la mort. (Antithèse)
20-Nous allons tous porter cette plaie au côté, pendant des siècles. (Métaphore)
21-Oublie-la, Hémon ; oublie-la, mon petit. (Anaphore)
22-Tout Thèbes sait ce qu’elle a fait. (Métonymie)
23-Antigone ne peut plus vivre. Antigone nous a déjà quittés tous. (Euphémisme)
24-Crois-tu que je pourrai vivre, moi, sans elle ? Crois-tu que je l’accepterai, votre vie ? (Anaphore)
25-et votre agitation, votre bavardage, votre vide, sans elle. (Gradation)
26-Créon, il est sorti comme un fou. (Il=Hémon). (Comparaison)
27-Il est parti, touché à mort. (Hyperbole)
28-Nous sommes de ceux qui lui sautent dessus quand ils le rencontrent, votre espoir, votre cher espoir, votre sale espoir ! (Gradation)
29-ce dieu géant qui m’enlevait dans ses bras et me sauvait des monstres et des ombres, c’était toi ? (Métaphore)
29-Un vrai petit garçon pâle qui crachera devant mes fusils. (Métonymie)
30-Ô tombeau ! Ô lit nuptial ! Ô demeure souterraine ! (Métaphore/Périphrase)
31-Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. (Métaphore)
32-Et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée. (Comparaison)
33-Dites, à qui devrait-elle mentir ? À qui sourire ? À qui se vendre ? (Anaphore/Gradation)